Le diagnostic et le traitement de la toxoplasmose
30 décembre 2021
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Le diagnostic de toxoplasmose est fait grâce à un bilan sanguin (sérologie). Généralement, la toxoplasmose ne nécessite aucun soin particulier et ne laisse pas de séquelles. Toutefois, un traitement peut être indispensable chez les patients à risque. Les enfants contaminés durant la grossesse bénéficient aussi d’un suivi.
LE DIAGNOSTIC DE LA TOXOPLASMOSE
Après l’examen de son patient, le médecin traitant peut demander des examens sanguins (sérologie) pour confirmer le diagnostic de toxoplasmose.
Ces examens déterminent si l’organisme a développé contre la maladie certains anticorps présents dans le sang : les immunoglobulines anti-Toxoplasma dites « Ig M » et « Ig G » :
- s’il n’existe ni Ig M, ni Ig G, cela signifie que le patient n’a jamais été au contact du parasite de la toxoplamose (on dit qu’il est séronégatif) ;
- s’il y a à la fois des Ig M et des Ig G, cela veut dire que le malade a été contaminé moins de six mois avant l’examen (on parle de primo-infection ou toxoplamose récente) ;
- si des Ig G sont présents sans Ig M, cela signifie que la personne a été contaminée plus de 6 mois avant l’analyse (c’est une toxoplasmose ancienne).
L’évolution des taux des Ig M et Ig G dans le temps permet ainsi de dater la contamination par le parasite de la toxoplasmose.
DIAGNOSTIC SPÉCIFIQUE DE LA TOXOPLASMOSE POUR LES PERSONNES À RISQUE
Afin d’affiner le diagnostic, d’autres analyses sont nécessaires.
Suspicion de toxoplasmose chez la femme enceinte
La contamination est difficile à dater : le test sanguin d’avidité des Ig G
Pour savoir si l’infection est récente ou ancienne, le médecin peut prescrire un examen nommé « test d’avidité des Ig G ». Le résultat de cette analyse est exprimé en pourcentage, ou « indice d’avidité » :
- un indice inférieur à 20 % révèle plutôt une infection récente ;
- un pourcentage supérieur à 35 % indique que la toxoplasmose est ancienne ;
- entre 20 et 35 %, il faut renouveler le test quatre semaines plus tard, pour pouvoir dater la contamination.
La recherche de l’ADN du toxoplame dans le liquide amniotique ou le sang du cordon ou du placenta
Le médecin demande des examens supplémentaires pour déterminer si le fœtus présente une toxoplasmose congénitale. Ces analyses sont réalisées sur un prélèvement de sang du cordon, du placenta ou de liquide amniotique (amniocentèse).
Jusqu’à l’accouchement, une échographie mensuelle permet de dépister des anomalies fœtales, liées à une éventuelle toxoplasmose congénitale. L’infection peut être transmise à l’enfant jusqu’à sa naissance.
La recherche d’anticorps anti-Toxoplasma dans le sang du nouveau-né, puis jusqu’à l’âge d’un an
Un prélèvement sanguin est réalisé sur le bébé après l’accouchement, pour savoir s’il a été contaminé. Des prélèvements ultérieurs sont également programmés pour étudier l’évolution des taux d’anticorps anti-Toxoplasma.
Toxoplasmose chez les personnes immunodéprimées
Chez les personnes immunodéprimées, le parasite de la toxoplasmose peut toucher d’autres organes (cerveau, cœur, poumon…)
En dehors des examens sanguins avec recherche des IgM et IgG anti Toxoplasma, des examens spécialisés sont souvent nécessaires, comme la recherche de l’ADN du toxoplasme :
- dans le liquide céphalorachidien prélevé par ponction lombaire,
- dans des prélèvements d’organes (ex. : sang, moelle osseuse, biopsie cérébrale).
Ces analyses sont réalisées dans un laboratoire spécifique et expert.
En cas d’examens successifs, il est préférable de s’adresser au même laboratoire.
Pour diagnostiquer ou faire le suivi de la toxoplasmose, des analyses sanguines répétées sont parfois nécessaires. La recherche d’anticorps peut reposer sur différentes techniques. Pour une meilleure interprétation des résultats, il est important que la technique employée soit toujours la même. Essayez d’effectuer tous vos examens dans le même laboratoire.
LE TRAITEMENT DE LA TOXOPLASMOSE
Le plus souvent, la toxoplasmose ne nécessite pas de traitement
Dans la plupart des cas, chez les personnes ayant des défenses immunitaires normales, aucun traitement n’est nécessaire contre la toxoplasmose qui guérit spontanément.
Toxoplasmose et grossesse : quel traitement ?
Lorsque le médecin constate une séroconversion avec apparition d’anticorps anti-Toxoplasma au cours de la grossesse, il adresse rapidement la femme enceinte vers un service hospitalier pour confirmation du diagnostic et prise en charge de la toxoplasmose. Un traitement par spiramycine est prescrit jusqu’au bilan en centre spécialisé.
Après le bilan :
Si l’enfant présente une toxoplasmose congénitale confirmée par une analyse du liquide amniotique, deux antibiotiques (pyriméthamine et sulfadiazine) sont prescrits en association jusquà l’accouchement. Ces médicaments peuvent provoquer une carence en acide folique, parfois à l’origine d’une anémie. Pour éviter cet effet indésirable, la prise de comprimés d’acide folique est indiquée durant le traitement. En présence de malformations fœtales graves à l’échographie, une interruption médicale de grossesse peut être demandée par les parents.
Si le diagnostic de toxoplasmose anténatale est négatif, le traitement par spiramycine est poursuivi jusqu’à l’accouchement.
Traitement de la toxoplasmose congénitale
Le nouveau-né présentant une toxoplasmose congénitale reçoit un traitement antibiotique par pyriméthamine-sulfamides pendant au moins un an. Une surveillance régulière est nécessaire.
Traitement de la toxoplasmose en cas d’immunosuppression et/ou d’atteinte oculaire
La personne est immunodéprimée et a eu une infection ancienne par la toxoplasmose.
Un traitement préventif est quelquefois nécessaire. Il consiste à prendre un antibiotique (cotrimoxazole).
La personne est immunodéprimée et certains de ses organes sont atteints par le parasite de la toxoplasmose.
Le traitement de première intention est l’association pyriméthamine et sulfadiazine, couplée à la prise d’acide folique. L’alternative est l’association pyriméthamine et clindamycine.
La personne a une atteinte oculaire par le toxoplasme.
Le traitement de première intention est l’association pyriméthamine et sulfadiazine, couplée à la prise d’acide folique. L’alternative est l’association pyriméthamine et clindamycine.
Les règles à respecter pendant la prise d’antibiotiques
Pour une bonne efficacité de votre traitement antibiotique, appliquez les cinq règles suivantes :
- Respectez bien les prescriptions médicales (doses, durée des prises, etc.)
- N’arrêtez pas le traitement prématurément : il doit être poursuivi jusqu’au bout, même si votre état s’améliore. Cela limite les risques d’antibiorésistance.
- Ne donnez pas votre antibiotique à quelqu’un d’autre : il est spécifique à votre cas.
- Ne réutilisez pas votre médicament une fois le traitement terminé.
- Demandez conseil à votre médecin en cas de doutes ou d’effets indésirables.