Toxoplasmose : définition, symptômes et complications possibles

Toxoplasmose : définition, symptômes et complications possibles

07 décembre 2021

La toxoplasmose est une infection parasitaire. Elle se contracte lors de contact avec un chat porteur du parasite ou en consommant des aliments contaminés (viande mal cuite, fruits et légumes crus). Le plus souvent asymptomatique, la toxoplasmose peut être grave pour le fœtus si elle survient lors de la grossesse et chez les personnes immunodéprimées.

LA TOXOPLASMOSE EST UNE MALADIE INFECTIEUSE FRÉQUENTE

La toxoplasmose est l’infection par un parasite nommé Toxoplasma gondii.

Non contagieuse entre les êtres humains, la toxoplasmose est le plus souvent bénigne et asymptomatique. C’est une maladie qui passe le plus souvent inaperçue : 80 % des individus atteints, y compris les femmes enceintes, ne ressentent aucun symptôme.

Toutefois, elle peut causer des complications parfois graves chez :

  • les patients souffrant d’immunodépression ;
  • les fœtus des femmes enceintes présentant une toxoplasmose lors de leur grossesse. Le pourcentage de femmes enceintes immunisées contre la toxoplasmose baisse régulièrement en France : si elle était de plus de 54 % en 1995, elle n’était plus que de 44 % en 2003 et de 37 % en 2010.

Après contamination, les personnes restent immunisées toute leur vie.

COMMENT EST-ON CONTAMINÉ PAR LE PARASITE DE LA TOXOPLASMOSE ?

Avant de contaminer l’être humain, le parasite (Toxoplasma gondii) atteint des animaux (appelés « hôtes ») :

  • Chez les herbivores et les omnivores (porc, bovin, mouton, chèvre, etc.) ainsi que chez les oiseaux, le parasite est présent sous des formes inactives (kystes). Ces animaux sont donc des hôtes intermédiaires qui ne présentent aucun symptôme.
    En revanche, l’homme peut présenter une toxoplasmose s’il ingère les kystes contenus dans de la viande contaminée peu cuite de ces animaux (porc, bœuf essentiellement). Une cuisson insuffisante ne tue pas les kystes.
  • Le parasite (Toxoplasma gondii) peut aussi être transmis aux chats et aux autres félins appelés « hôtes définitifs » : il prend une forme active (oocystes). Ces animaux éliminent les parasites (oocystes) dans leurs excréments et peuvent ainsi contaminer l’homme.
    Les sources de contamination sont :
    • le contact direct avec un chat ou sa litière. Seuls les chats qui chassent pour se nourrir peuvent être porteurs du parasite. Un chat d’appartement urbain, nourri avec des aliments industriels ne présente aucun danger de contamination de l’homme,
    • la terre ou l’eau de rivière souillées par les excréments,
    • les fruits et légumes crus souillés et mal lavés
  • Le parasite est apte à traverser la barrière du placenta lorsque une femme enceinte a la toxoplasmose au cours de sa grossesse. Il contamine alors le fœtus.
  • Le parasite ne se transmet par d’homme à homme. La toxoplasmose n’est donc pas contagieuse.

Le cycle du parasite de la toxoplasmose

Schéma représentant le cycle de transmission de la toxoplasmose entre êtres vivants (cf. description détaillée ci-après)

Lire la transcription textuelle de l’image

LES SYMPTÔMES DE LA TOXOPLASMOSE

La période d’incubation de la toxoplasmose est mal connue. On estime qu’elle dure entre cinq et dix jours après la contamination par le parasite.

Dans plus de 80 % des cas, la toxoplasmose passe inaperçue.

Sinon, divers symptômes apparaissent :

  • fièvre modérée (inférieure à 38 °C) ;
  • présence de ganglions (essentiellement au niveau du cou et à la base du crâne) ;
  • éruption cutanée (petits boutons rosés) sur l’ensemble du corps ;
  • fatigue souvent prolongée (plusieurs semaines ou mois) ;
  • mal de tête ;
  • douleurs dans les articulations et les muscles.

Une atteinte oculaire acquise (choriorétinite) avec une tendance à la récidive est parfois observée dans les toxoplasmoses acquises à l’étranger (Amérique latine, Afrique) et sont dues à des parasites plus virulents.

Après la maladie, le parasite de la toxoplasmose reste présent dans le corps (principalement dans le tissu nerveux et les muscles) pendant des années. Toutefois, il n’entraîne pas de symptôme, car le système immunitaire de la personne infectée le maintient sous une forme inactive.

LES SYMPTÔMES DE LA TOXOPLASMOSE CHEZ LES PERSONNES IMMUNODÉPRIMÉES

Les personnes immunodéprimées ont des défenses immunitaires diminuées : il s’agit de personnes atteintes par le VIH, ayant subi une greffe de cellules souches du sang ou une transplantation d’organe, ou suivant un traitement par chimiothérapie ou immunosuppresseurs.

La toxoplasmose survient après une première infection, mais la réactivation d’une toxoplasmose ancienne est observée chez les patients souffrant d’un déficit important de l’immunité, le parasite pouvant redevenir virulent après plusieurs années.

La principale complication observée de la toxoplasmose est une atteinte cérébrale sous forme d’un abcès, avec des symptômes spécifiques :

  • fièvre élevée (supérieure à 38 °C) ;
  • mal de tête important et persistant ;
  • crises d’épilepsie ;
  • difficulté à réaliser certains gestes, voire paralysie de certaines parties du corps (si Toxoplasma gondii touche des zones du cerveau qui exécutent les mouvements volontaires).

Une autre complication fréquemment observée est la choriorétinite (inflammation touchant deux parties de l’œil, la choroïde et la rétine). Cette affection peut se manifester par plusieurs symptômes :

  • une baisse de l’acuité visuelle ;
  • une impression de « mouches » volant devant les yeux ;
  • une rougeur de l’œil.

Le parasite atteint quelquefois d’autres organes (poumons, etc.).

LA TOXOPLASMOSE CONGÉNITALE

La toxoplasmose pendant la grossesse

La toxoplasmose congénitale est l’infection du fœtus par le parasite Toxoplasma gondii transmis par la mère. Cela suppose que la mère a été en contact avec le parasite pendant sa grossesse et qu’elle n’était pas immunisée contre cette maladie (c’est-à-dire n’a jamais été au contact du parasite avant d’être enceinte).

80 % des toxoplasmoses lors de la grossesse n’entraînent aucun symptôme chez la femme enceinte et le diagnostic est posé lors du dépistage sérologique. Plus la contamination par le parasite survient tôt lors de la grossesse, plus la toxoplasmose congénitale est grave.

La principale complication trouvée chez le fœtus est la choriorétinite. C’est une inflammation de la choroïde associée à une atteinte de la rétine. Elle se déclare quelquefois après la naissance de l’enfant, ou même durant l’adolescence ou à l’âge adulte. Elle peut être responsable de déficit visuel.

La toxoplasmose congénitale peut entraîner d’autres complications graves en cas de contamination précoce lors de la grossesse : mort in utéro, accouchement prématuré, séquelles neurologiques (anomalies de développement du cerveau, retard psychomoteur…)

La toxoplasmose congénitale peut être latente (90 % des cas) : le nouveau-né n’a pas de symptôme mais ses tests biologiques montre qu’il a été en contact avec le parasite. Le traitement précoce limite une possible évolution secondaire vers une forme oculaire ou neurologique retardée. L’atteinte oculaire secondaire est cependant possible tout au cours de la vie, dans environ 25 % des cas. Le suivi clinique une fois par an est poursuivi jusqu’à l’âge adulte, avec contrôle du fond d’œil.

La surveillance de la toxoplasmose congénitale en France

En France, depuis 2007, un système spécifique de surveillance de la toxoplasmose congénitale est mis en place.

En 2018, 151 cas de toxoplasmose congénitale ont été observés :

  • 22 femmes ont été perdues de vue avant l’accouchement,
  • interruptions médicales de grossesse ont été nécessaires,
  • 3 décès du fœtus in utero sont survenus,
  • 108 bébés sont nés sans symptômes anormaux,
  • 12 nouveaux-nés avaient des symptômes de toxoplasmose congénitales.

Le risque de transmission mère-fœtus augmente avec le terme de la grossesse, à l’inverse de la gravité de l’atteinte fœtale, qui diminue.

Le risque de transmission du parasite augmente durant la grossesse :

  • au premier trimestre, il est d’environ 10 %, et la contamination peut provoquer une fausse couche ;
  • au deuxième trimestre, le risque de transmission passe à environ 30 % ;
  • au troisième trimestre, il monte à environ 60 %.

À l’inverse, plus la transmission du parasite à l’enfant arrive tard durant la grossesse, moins la toxoplasmose congénitale entraîne des lésions graves.