Comment se déroule un bilan allergologique ?

Comment se déroule un bilan allergologique ?

01 mars 2022

Le bilan allergique consiste à identifier le ou les allergènes responsables d’une réaction allergique, le plus souvent par des tests cutanés. Il est ensuite possible de limiter son exposition aux allergènes en cause.

QU’EST-CE QUE L’ALLERGIE ?

L’allergie est une réaction inadaptée de l’organisme lorsqu’il est exposé à une substance étrangère normalement bien tolérée. On appelle cette substance un allergène.

Lors d’une première exposition à un allergène, l’organisme produit des anticorps particuliers appelés immunoglobulines E (IgE ). Ces dernières vont identifier l’allergène en cause et se fixer sur certaines cellules de défense de l’organisme. Cette période de sensibilisation ne s’accompagne d’aucun symptôme et sa durée est variable.

Ensuite, lors d’un nouveau contact avec l’allergène , celui-ci va croiser le chemin des cellules portant ces IgE et les stimuler, entraînant la libération de médiateurs comme l’histamine. Cela provoque une réaction inflammatoire et des symptômes (rhinitecrise d’asthmevomissements, diarrhée…) vont apparaître en quelques minutes le plus souvent (moins de deux heures) d’où le nom d’allergie immédiate : c’est la réaction allergique.

LES DIFFÉRENTS TESTS DU BILAN ALLERGOLOGIQUE

Votre médecin prescrit un bilan allergologique lorsqu’il met en évidence une association forte entre l’exposition à un allergène et la survenue de vos symptômes. Il évoque une possible réaction allergique. Il vous oriente vers un médecin spécialiste (allergologue ou pneumologue) pour essayer d’identifier précisément le ou les allergènes en cause.

Les tests cutanés d’allergie : les prick-tests

Allergènes testés

Les tests cutanés consistent à tester la réaction de la peau au contact d’une toute petite quantité d’allergène pour savoir si la personne est sensibilisée à certains allergènes. Ils sont rapides et fiables.

Les principaux allergènes testés sont :

  • les acariens,
  • les pollens de graminées et d’herbacées (dactyle, phléole…),
  • les pollens d’arbres (bouleau, noisetier, olivier cyprès…),
  • les phanères (poils) d’animaux (chat, chien, cheval),
  • les moisissures,
  • les blattes,
  • les allergènes alimentaires,
  • d’autres allergènes dont le rôle est suggéré par le contexte de vie et l’interrogatoire de la personne supposée allergique.

Chez l’enfant de moins de 3 ans, en plus des tests précédents, sont testés l’arachide, le blanc d’œuf, le poisson et le lait de vache.

Le test cutané le plus couramment utilisé est le prick test.

Ce test est réalisé sur une zone de peau saine (avant-bras, bras, dos) et à l’aide d’une microlance.

On pose une goutte de plusieurs allergènes sur la peau, et on pique ensuite légèrement la peau au travers de chaque goutte de façon à introduire la substance au niveau de l’épiderme. On fait de même avec des produits témoins de façon à pouvoir comparer les résultats entre allergènes et témoins.

En cas d’allergie, une induration, un gonflement et une rougeur s’accompagnant de démangeaisons apparaissent au bout de quelques minutes au point d’injection de l’allergène.

La lecture du test a lieu après 15 minutes et consiste à mesurer le diamètre de l’induration et de la rougeur. Il compare les réactions entre zones d’injection des « allergènes » et des « témoins ».

Le test est considéré comme positif si le diamètre de l’induration est supérieur à 3 mm par rapport au témoin négatif dont le diamètre est nul. Il détermine ainsi les allergènes auxquels la personne est sensible.

Le prick test est en général très bien toléré. Parfois, des réactions locales étendues, une urticaire généralisée, un symptôme d’allergie comme une rhinite, une crise d’asthme sont observés.

Prick test : quelles précautions à prendre avant sa réalisation ?

Certaines situations obligent le report d’un prick test :

  • si vous prenez des anti-histaminiques en raison de votre allergie, votre médecin vous demandera d’arrêter ces médicaments quelques jours avant le test ;
  • si vous avez une poussée d’eczéma ou un asthme sévère ou instable, le test est contre-indiqué temporairement ;
  • de la même façon, la grossesse oblige à différer le test.

Test cutané pratiqué dans le dos

Photo : tests cutanés

Les tests sanguins d’allergie : dosage des IgE spécifiques

Ce test, qui nécessite une prise de sang, est réalisé lorsque les résultats des tests cutanés ne sont pas probants pour essayer d’identifier les allergènes déclenchant votre réaction allergique.

On effectue un dosage des IgE (anticorps immunoglobuline E) spécifiques à certains allergènes.

Le test de provocation

Ce test a pour but de reproduire les symptômes d’allergie après administration de l’allergène suspecté.

Ce test, potentiellement dangereux en raison du risque de réaction allergique intense, n’est utilisé que lors de difficultés diagnostiques de l’allergie.

Il est réalisé sous surveillance en milieu hospitalier.

QUEL EST L’INTÉRÊT DES TESTS POUR LA PRISE EN CHARGE DE L’ALLERGIE ?

Identifier les allergènes responsables de manifestations d’allergie permet parfois de limiter l’exposition à ces facteurs.

Dans certains cas, une désensibilisation peut vous être proposée. Celle-ci consiste à habituer progressivement votre organisme à la présence de l’allergène pour qu’il parvienne à le tolérer. Cette tolérance immunitaire à l’allergène est obtenue en vous administrant des doses progressivement croissantes de l’allergène.