Vos questions sur le Papillomavirus (HPV) :
Nous avons décidé de faciliter l’accès au dépistage du Papillomavirus et du cancer du col de l’utérus pour les femmes en proposant des services de dépistage dans nos laboratoires.
Cet autotest consiste à utiliser un écouvillon fourni dans un kit pour récupérer des cellules de l’utérus en frottant légèrement contre les parois du vagin. Il est facile à réaliser soi-même et ne cause pas de douleur.
HPV signifie Human Papillomavirus, une famille commune de virus facilement transmissibles par contact sexuel, quelle que soit leur orientation sexuelle (hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, transgenre). C’est l’infection transmissible sexuellement (ITS) la plus fréquente. Il existe plusieurs types de virus du VPH, mais seulement une douzaine sont considérés comme présentant un risque élevé de cancer du col de l’utérus. Dans la plupart des cas, le corps élimine naturellement le virus, mais dans environ 10% des cas, l’infection persiste et peut causer des lésions cervicales des années plus tard qui peuvent se transformer en cancer. Ce virus peut également causer le cancer de l’anus, du pénis, du vagin, de la vulve et de l’oropharynx (gorge, amygdales et base de la langue). Pour plus d’informations sur ces cancers, consultez la fiche de référence « Papillomavirus et cancer » publiée par l’Institut national du cancer de Français (INCa).
En règle générale, l’infection au VPH est asymptomatique et disparaît d’elle-même en raison de notre système immunitaire. Dans environ 90% des cas, le virus HPV disparaîtra dans les 2 ans. Ces infections temporaires peuvent provoquer des anomalies cellulaires dans le col de l’utérus qui disparaîtront également spontanément. Certains types de VPH (6 et 11) peuvent causer des verrues génitales, de petites excroissances sur la région génitale. Ces types de VPH ne causent pas le cancer.
Le VPH se transmet par contact cutané ou muqueux, presque exclusivement par contact sexuel, avec ou sans pénétration. Toute personne, quelle que soit sa sexualité (hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, transgenre), peut être exposée à l’infection par le VPH. Les condoms offrent une protection imparfaite contre l’infection par le VPH, car ils ne couvrent pas toutes les régions génitales. En dehors de la vaccination, il n’existe aucune autre forme de protection contre le VPH.
Il n’existe aucun traitement pour l’infection par le VPH. Dans environ 90% des cas, notre système immunitaire l’élimine spontanément. La plupart des personnes infectées par le VPH ne présentent aucun symptôme et ne sauront jamais qu’elles ont ou ont eu l’infection. Si le dépistage du cancer du col de l’utérus détecte des anomalies cellulaires dans le col de l’utérus, votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme vous informera des examens supplémentaires et des traitements possibles.
Le VPH est l’infection transmissible sexuellement (ITS) la plus courante. Elle se transmet par contact cutané direct, la plupart du temps lors d’un contact sexuel, avec ou sans pénétration. Près de 80% des personnes seront infectées par le virus HPV au cours de leur vie. La plupart des infections surviennent lors des premiers rapports sexuels. Dans environ 90% des cas, le virus HPV disparaîtra dans les 2 ans et l’infection n’aura aucune conséquence.
Si vous avez une infection au VPH, vous pouvez continuer à avoir des relations sexuelles. L’infection au VPH est très fréquente et généralement temporaire. La plupart du temps, le système immunitaire peut éliminer ces virus spontanément et les infections n’ont aucune conséquence.
Infection à HPV et cancer
En général, l’infection à HPV s’disparait en 2 ans sans traitement. Cependant, chez certaines femmes, elle peut persister. Des anomalies cellulaires au niveau du col de l’utérus peuvent alors survenir et, sans traitement, évoluer en lésions précancéreuses puis en cancer. Le processus est lent et peut prendre de 10 à 20 ans.
Toutes les personnes ayant eu des relations sexuelles avec un homme ou une femme, avec ou sans pénétration, même avec un seul partenaire, peuvent être infectées par le HPV. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez être exposé au risque de cancer du col de l’utérus. Les hommes transgenres qui ont conservé leur col de l’utérus sont également à risque de cancer du col de l’utérus.
Dépistage
La vaccination contre les infections à HPV
La vaccination HPV prévient contre les types de HPV responsables du cancer du col de l’utérus. Elle est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans, avec une possibilité de rattrapage jusqu’à 19 ans. Elle est plus efficace si elle est administrée avant les premiers rapports sexuels et donc avant l’exposition au virus HPV. Pour plus d’informations sur la vaccination, veuillez consulter Vaccination Info Service.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus peut évoluer sans symptômes. Le délai entre l’infection à HPV et le cancer peut durer 10 à 20 ans. Le dépistage peut détecter des anomalies des cellules du col de l’utérus avant qu’elles ne deviennent cancéreuses, ainsi que diagnostiquer un cancer précoce pour améliorer les chances de guérison. Pour en savoir plus sur le dépistage, consultez un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Le programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus, mis en place en 2018, est destiné aux femmes âgées de 25 à 65 ans et inclut les femmes enceintes, ménopausées et vaccinées contre les infections HPV. Les femmes qui ne se font pas dépister recevront une invitation pour le faire. Le dépistage est gratuit pour toutes les femmes, même si elles peuvent choisir de ne pas y participer.
Si vous avez réalisé un test de dépistage selon les intervalles recommandés (3 à 5 ans selon votre âge), vous ne recevrez pas de courrier vous invitant à réaliser le dépistage.
Seules les femmes non dépistées selon le rythme recommandé reçoivent un courrier les invitant à réaliser un test de dépistage.
Il se peut également que vous ne soyez pas éligible au dépistage si :
vous présentez des signes faisant suspecter un cancer du col de l’utérus : vous relevez alors d’un examen immédiat à visée diagnostique ;
vous avez eu un traitement pour une lésion précancéreuse ou cancéreuse du col de l’utérus.
Il existe deux types de tests de dépistage :
l’examen cytologique ;
le test HPV-HR.
Ces tests sont réalisés sur un prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus, appelé prélèvement cervico-utérin (ou communément « frottis »).
L’examen cytologique est l’examen au microscope de cellules du col de l’utérus, à la recherche d’anomalies des cellules. Il détecte d’éventuelles lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus. Il permet de les traiter et ainsi de prévenir le développement d’un cancer. Si le résultat de ce test est anormal, la présence de virus HPV à haut risque pourra être recherchée, dans certains cas, sur le même prélèvement.
Le test HPV-HR détecte la présence du virus HPV dans les cellules du col de l’utérus. Il recherche les virus HPV à haut risque qui peuvent entrainer des anomalies cellulaires et des cancers du col de l’utérus. Si ce test de dépistage HPV est positif, on recherchera la présence d’anomalies des cellules sur le même prélèvement.
Avant 30 ans, les infections à HPV transitoires sont très fréquentes : en identifiant des infections qui auraient spontanément disparu, le dépistage par test HPV-HR risquerait d’entrainer des examens et des traitements inutiles.
Selon l’âge au moment du dépistage, les techniques de dépistage diffèrent :
Entre 25 et 29 ans, il est recommandé de réaliser deux examens cytologiques à 1 an d’intervalle, puis 3 ans après si le résultat des deux premiers est normal ;
À partir de 30 ans, il est recommandé de se faire dépister par le test HPV-HR : il est plus efficace que le dépistage par examen cytologique :
si le test HPV-HR ne montre pas d’infection (test négatif), il est recommandé de faire un nouveau test tous les 5 ans.
si le test HPV-HR montre une infection (test positif), vous en serez informée par votre médecin qui vous précisera la modalité de suivi la plus adaptée à votre situation. Dans le cas où l’infection est associée à une anomalie des cellules, les examens de confirmation diagnostique reposent sur la colposcopie, avec une éventuelle biopsie.
Le prélèvement pour un examen cytologique ou un test HPV-HR est réalisé par frottis. Il prend quelques minutes. Il n’est pas douloureux, même si une gêne peut être ressentie.
L’examen se fait en position gynécologique.
L’examen s’effectue chez le professionnel de santé, celui-ci insère un speculum dans le vagin afin de visualiser le col de l’utérus. Il prélève des cellules au niveau du col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse. Ces cellules prélevées sont introduites dans un récipient qui sera envoyé au laboratoire pour analyse. Les femmes concernées par le programme national de dépistage recevront un courrier d’invitation les invitant à prendre rendez-vous avec un professionnel de santé afin de réaliser le dépistage si elles ne l’ont pas réalisé dans les intervalles recommandés.
Le test détecte uniquement l’infection à HPV. Il est très fiable.
Si le test HPV-HR ne montre pas d’infection (test négatif), vous avez un risque quasi inexistant de développer une lésion précancéreuse ou un cancer du col de l’utérus dans les 5 années qui suivent.
Si le résultat montre une infection (test positif), il ne signifie pas que vous avez un cancer du col. Consultez votre médecin généraliste ou votre gynécologue.
L’Assurance maladie rembourse à 100 % et sans avance de frais les examens suivants sur présentation du courrier reçu dans le cadre du programme national de dépistage :
l’examen cytologique de dépistage pour les femmes entre 25 et 30 ans, ainsi que les actes associés sur le même prélèvement ;
le test HPV-HR pour les femmes à partir de 30 et jusqu’à 65 ans ainsi que l’examen cytologique effectué sur le même prélèvement.
La consultation avec votre professionnel de santé au cours de laquelle est effectuée le prélèvement est prise en charge par l’Assurance maladie à 70 %, sur la base du tarif conventionnel. Si vous avez une mutuelle, elle peut rembourser tout ou partie du reste à votre charge.
Si vous bénéficiez de la Complémentaire santé solidaire (CSS) ou de l’Aide médicale d’État (AME), la prise en charge de la consultation et du test est à 100 %, sans avance de frais ni dépassement d’honoraires.
Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux.
À partir de 30 ans, le dépistage est réalisé par test HPV-HR, 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal ou dès 30 ans en l’absence de dépistage antérieur. Le rythme entre deux dépistages par test HPV-HR est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Si le test HPV-HR est positif, consultez votre professionnel de santé qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires.
Faire un dépistage plus souvent que le délai recommandé (examen cytologique tous les 3 ans chez les femmes de moins de 30 ans et test HPV-HR tous les 5 ans à partir de 30 ans) n’est pas plus efficace mais surtout augmente le risque de fausses alertes (dépistage positif alors qu’il n’existe pas de lésion du col de l’utérus). Chez les femmes jeunes en particulier, des dépistages trop rapprochés induisent des examens et des traitements inutiles pouvant entrainer un risque d’accouchement prématuré lors de grossesses à venir.
Dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus, vous pouvez prendre rendez-vous pour la réalisation d’un prélèvement auprès :
d’un gynécologue ;
d’un médecin généraliste ;
d’une sage-femme ;
d’un centre de santé, un centre mutualiste, un centre de planification et d’éducation familiale ou d’un hôpital ;
d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un cabinet médical d’anatomo-cyto-pathologie sur prescription médicale ;
de certains cabinets infirmiers remplissant les conditions pour pratiquer le test dans le cadre de protocoles de coopération entre professionnels de santé ;
d’associations intervenant auprès des populations vulnérables et/ou très éloignées du système de santé (accompagnement au dépistage, médiation sanitaire, unités mobiles, etc.)
Si vous avez moins de 30 ans
Chez les femmes de moins de 30 ans, les infections à HPV et les anomalies cellulaires transitoires sont fréquentes. La réalisation d’un test HPV-HR chez ces femmes pourrait induire des examens et traitements inutiles pouvant entrainer un risque d’accouchement prématuré lors de grossesses à venir.
Si vous avez plus de 30 ans
À partir de 30 ans, la fréquence recommandée du test HPV-HR est tous les 5 ans.
Le dépistage est réalisé par test HPV-HR, 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal ou dès 30 ans en l’absence de dépistage antérieur. Puis, le rythme entre deux dépistages par test HPV-HR est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Si le test HPV-HR est positif, consultez votre professionnel de santé qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires.
Si vous êtes vaccinée contre le virus HPV
Vaccinée ou non, un dépistage régulier est nécessaire. En effet, la vaccination contre le virus HPV protège de la plupart des virus responsables des cancers du col de l’utérus, mais pas contre tous.
La vaccination et le dépistage sont deux méthodes de prévention complémentaires du cancer du col de l’utérus.
Si vous êtes enceinte
Être enceinte n’empêche pas de faire un dépistage du cancer du col de l’utérus : il est possible d’en faire un soit lors du premier examen prénatal (généralement à 3 mois de grossesse), soit au cours de la visite post-accouchement. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue.
Résultats du test
Entre 25 et 29 ans, si le résultat de l’examen cytologique est normal, cela signifie qu’aucune anomalie pouvant correspondre à des lésions précancéreuses ou à un cancer n’a été détectée au moment du dépistage. S’il s’agit du 1er dépistage, celui-ci doit être refait 1 an après puis tous les 3 ans. Si la femme a déjà été dépistée avant 25 ans, le dépistage doit être fait 3 ans plus tard (ou tous les 3 ans entre 25 et 30 ans) ;
À partir de 30 ans, si le résultat du test HPV-HR est négatif, cela signifie qu’aucune infection à HPV à haut risque n’a été détectée. Le test HPV-HR est refait tous les 5 ans jusqu’à l’âge de 65 ans.
Si le test de dépistage est négatif ou normal, le laboratoire, cabinet ou autre structure qui pratique le test de dépistage vous en transmet le résultat.
Le laboratoire, cabinet ou autre structure qui pratique le test de dépistage vous invite à consulter votre médecin ou sage-femme lorsque :
le test de dépistage est ininterprétable,
le test HPV-HR est positif et qu’il est associé à des anomalies des cellules ;
l’examen cytologique présente des cellules anormales.
Le laboratoire, cabinet ou autre structure qui pratique le test de dépistage ainsi que les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers, collectent vos données de santé. Ces structures vous en informent oralement et par voie d’affichage dans les locaux, ou via le courrier d’invitation. Vous pouvez accéder à ces données, demander leur rectification ou vous opposer à leur collecte. Elles sont ensuite anonymisées et transmises au centre régional de dépistage des cancers du col.
Si le résultat du test de dépistage est positif (examen cytologique anormal ou test HPV-HR positif associé à une cytologie anormale), consultez votre médecin qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires. Dans tous les cas, les examens de confirmation diagnostique reposent sur la colposcopie, avec une éventuelle biopsie.
source : ARTICLE HAS – Mis en ligne le 06 juil. 2020